Face à la discrimination, aux injustices, aux us et coutumes rétrogrades dont fait l’objet la femme dans la province du Tanganyika, les Organisations de défense des droits de la femme, ODDF en sigle et la synergie des Organisations féminines d’appui aux initiatives communautaires, SOFAIC-Tanganyika crient au loup dans une déclaration conjointe et appellent le Gouvernement provincial à prendre à bras le corps cette situation.
Préoccupées par la discrimination, les injustices, les us et coutumes rétrogrades dont fait l’objet la femme dans la province du Tanganyika, les Organisations de défense des droits de la femme, ODDF en sigle et la synergie des Organisations féminines d’appui aux initiatives communautaires, SOFAIC-Tanganyika prennent le taureau par les cornes. Dans leur sortie médiatique datant de ce vendredi 07 avril 2023, ces Organisations partenaires du Centre Carter dans le cadre de la mise en œuvre du programme Voix et Leadership des Femmes qui est financé par les Affaires Mondiales du Canada, constatent que les us et les coutumes rétrogrades sont encore d’application dans la province du Tanganyika et ce, malgré la présence de plusieurs instruments juridiques internationaux et nationaux qui la protègent.
Elles en prennent pour preuve la non-observance dans cette partie du pays de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme qui prône pourtant le principe de l’égalité en demandant aux Etats parties de prendre toutes les mesures législatives pour assurer le plein épanouissement et le progrès des femmes en vue de leur garantir l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales sur base de l’égalité homme-femme. Ces Organisations se montrent également intraitables quant au non-respect de la déclaration universelle des droits de l’homme dont l’article 1er à son alinéa 1er stipule que : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit » ; laquelle disposition est complétée par l’article 5 du même instrument international qui renchérit que » nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Bien au-delà de ces instruments juridiques, ces Organisations évoquent aussi la Résolution 1325 du conseil de sécurité de l’ONU ainsi que la charte Africaine de droit de l’homme et des peuples dont les dispositions sont foulées au pied dans cette province. En vue d’améliorer les conditions socio-économiques des femmes dans cette partie du pays face aux us et coutumes rétrogrades, ces structures appellent vivement le Gouvernement provincial à remplir ses responsabilités.
” Que le Gouvernement provincial veille au respect des droits des femmes en mettant fin aux pratiques inhumaines animées par certains us et coutumes rétrogrades que subissent les femmes et filles de la province du Tanganyika entre autres : la déconsidération de la femme stérile dans la société par rapport à l’homme; la maltraitance de la veuve lors des funérailles de son mari; l’interdiction à la veuve de se laver et même d’être saluée, le partage de l’héritage familial en défaveur de la fille, le non-respect du régime matrimonial à l’égard de la veuve, du lévirat et du sororat.
Que les autorités coutumières encouragent les bonnes pratiques qui favorisent l’épanouissement de la femme. Que les édits et autres actions initiés par les Organisations de défense des droits des femmes soient mis en application afin de promouvoir les droits de celles-ci. Que les partenaires hommes s’investissent dans la promotion des droits de la femme pour le progrès de l’égalité des sexes en RDC. Que les femmes et filles prennent conscience et se prennent en charge comme actrices principales de leur propre développement “ recommandent-elles.
Pour ces Organisations, étant donné que l’égalité liée au genre est le résultat de l’absence de la discrimination basée sur le sexe d’une personne par rapport aux opportunités et à la répartition des ressources ou des avantages, il est impérieux que les femmes et les hommes jouissent du même statut du fait qu’ils ont ainsi des conditions identiques pour prendre conscience de leurs droits humains et développer leurs potentiels de manière à contribuer au développement économique, politique, social et culturel en RDC.
Jeannot MWILAMBWE à Kalemie
Source: Miradorinfo.net