C’est dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, que le Centre Carter à travers son programme Voix et Leadership des Femmes a organisé une journée d’échanges à l’intention des femmes de la base bénéficiaires du Programme Voix et Leadership des Femmes.
Au cours de cette conférence en ligne, les discussions ont tourné autour de « L’impact du numérique sur la femme rurale ».
Sous la modération de Marie-Joséphine Ntshaykolo, deux panélistes ont animé ces échanges. Il s’agit de Dorcas Mayala, consultante-formatrice en communication et utilisation des médias, et Trésor Kalonji, expert numérique de Habari RDC.
Dans son intervention, Trésor Kalonji qui a fait un aperçu du numérique à l’ère de la Covid-19 a d’abord posé quelques questions aux femmes pour leur faire comprendre ce que signifie le numérique. Il a expliqué comment la pandémie de la COVID-19 a changé la manière de vivre, de travailler, d’accéder à l’information et de communiquer. Tout en encourageant les femmes vivant en milieu rural à utiliser l’argent mobile, Trésor Kalonji a parlé des avantages qu’offrent le numérique dans leurs différentes activités.
De son côté, Dorcas Mayala a abordé la question liée à l’impact de la technologie numérique sur les femmes rurales. Dans son speech, elle a rappelé que le numérique peut stimuler les opportunités économiques des femmes rurales, notamment les téléphones portables et les smartphones qui donnent accès à des informations en temps réel sur les prix dans les différents marchés et permettent de faire des choix plus éclairés sur où et quand acheter et vendre.
Elle a encouragé les femmes bénéficiaires du programme Voix et Leadership des Femmes vivant dans les zones rurales à utiliser le téléphone portable. Dorcas Mayala a souligné le rôle que le téléphone portable peut jouer dans l’expansion des opportunités offertes aux femmes rurales pour développer leurs activités, tout en augmentant leur accès à l’information.
Pour ce premier webinaire, les participants ont souligné 4 obstacles que sont : Le taux élevé d’analphabétisme dans les zones rurales, le manque de moyens financiers pour se procurer des téléphones portables Android ou des ordinateurs, le manque d’énergie électrique pour celles qui ont déjà des téléphones, ainsi que le manque de connexion internet dans les milieux reculés du pays. Les participants à l’atelier ont partagé les expériences de leurs différentes provinces. Elles ont aussi relevé les défis auxquels elles sont confrontées.
Exemple du témoignage de Sidonie Ndelenge, femme mareyeuse de la province de l’équateur, qui ne sachant pas comment utiliser son téléphone Android, se fait aider par son fils pour prendre des photos et vidéo des poissons qu’elle vend, et les a envoyées aux clientes qui ont pu faire le choix. Ces dernières lui envoient de l’argent par MPESA, et elle organise la livraison.
Cette approche lui a permis d’avoir beaucoup plus de clients car ceux qui sont satisfaits du service la recommande auprès des autres potentiels acheteurs.
Plusieurs autres témoignages ont suivi.
Plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit du gouvernement notamment étendre la couverture du réseau internet et fournir de l’électricité dans des milieux reculés. Les participants ont remercié le TCC pour l’organisation de l’atelier et lui ont demandé de continuer à soutenir les femmes rurales en organisant des séances de renforcement des capacités sur l’utilisation des outils numériques.
62 personnes, dont 57 femmes des provinces du Sud-Kivu, de Kinshasa, de la Tshopo, du Kasaï Central, du Tanganyika et de l’Équateur ont participé à cet atelier.
Rédigé par Maguy Mbuku Muzembe
Source : Pourelle.info